Souvenirs de Sidi-bel-Abbes
C’était un îlot de verdure qui s’étendait entre les casernes de la légion et le faubourg Thiers, un endroit très prisé des bel-abbésiens surtout le dimanche après-midi où chaque famille venait chercher un peu de fraîcheur et de calme.
Francis Rodriguez : Le jardin public 1/2
L ‘allée centrale était bordée de chaque côté par des faux mûriers qui donnaient des baies rouges impropres à la consommation, les massifs de fleurs alternaient avec des espaces de verdure, le tout agrémenté par des sculptures aux poses lascives. Des plantes grimpantes ornaient les tonnelles et les pergolas, au bout l’on débouchait sur le rond-point des rosiers avec à droite le jardin d’enfants et à gauche la maison des gardiens. Cet endroit, pour nous enfants puis adolescents se transformait en une aire de jeux et d’activités de toutes sortes. Dès le mois d’avril et mai, l’on apercevait de grands anciens qui venaient là pour réviser les matières du Brevet ou du Bac, le jardin public était propice au calme et à la réflexion sous les ramures des grands arbres. Une petite route cyclable ceinturait le parc, nous la transformions en circuit digne des étapes du tour de France. En peloton d’une dizaine nous jouions aux coureurs célèbres, le tour du jardin public, agréable à effectuer, comportait une petite côte que nous devions franchir dressés sur nos pédales pour arriver devant la piscine.
Vélo au jardin public de Sidi-bel-Abbès en 1950